Glissements progressifs du regard sur des paysages mutants
- Others:
- Géographie de l'environnement (GEODE) ; Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
- UMR 228 Espace-Dev, Espace pour le développement ; Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Université de Perpignan Via Domitia (UPVD)-Avignon Université (AU)-Université de La Réunion (UR)-Université de Montpellier (UM)-Université de Guyane (UG)-Université des Antilles (UA)
- Études des Structures, des Processus d'Adaptation et des Changements de l'Espace (ESPACE ) ; Université de la Méditerranée - Aix-Marseille 2-Université de Provence - Aix-Marseille 1-Avignon Université (AU)-Université de Montpellier (UM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Nice Sophia-Antipolis (UNSA)
Description
Si elle ne traduit jamais que bien imparfaitement la richesse de l'image sensorielle complexe que représente le paysage, l'iconographie paysagère-au sens large, de la gravure à la photographie, sinon même à la carte ou à l'image satellitale-nous renseigne malgré tout sur la teneur des regards successifs ou simultanés qui se posent sur lui. "Regard" est ici entendu au sens de représentation subjective, individuelle ou collective, issue d'une expérience perceptive informée par un système plus ou moins riche de références psychologiques et culturelles. Les "images" du paysage découlent de cette perception, et procèdent donc de ces représentations complexes, mais, une fois produites, elles viennent à leur tour contribuer à enrichir ou à transformer cet arrière-plan psychologique et culturel, et pèsent ainsi sur les "regards" ultérieurs. Chacun a bien conscience que la Sainte-Victoire n'a acquis son statut de paysage mythique qu'après qu'aie été reconnue l'oeuvre picturale de Cézanne. De nombreux travaux ont déjà mis en évidence l'étroite interrelation triangulaire qui lie les regards-pas tous concordants, ni tous convergents-à l'évolution des pratiques du territoire, et aux transformations de la matérialité paysagère. Notre propos, dans le cadre de cette contribution, est d'abord de rappeler que chacun des sommets de ce triangle est susceptible, par ses propres évolutions, d'induire la production d'images nouvelles, non sans que se manifestent parfois des phénomènes saisissants de décalage, de déphasage ou d'hystérésis. Toute production d'image matérialise un regard, et la cristallisation de regards inédits sur le paysage, comme l'inflexion, l'élargissement ou même le renversement de regards antérieurs, peut ainsi se traduire par un changement dans l'iconographie du lieu. A quoi attribuer ces variations dans les représentations mentales des observateurs, qui les amènent de la sorte à projeter sur l'écran du paysage une scène originale, inédite, à interpréter de façon différente les informations que leur communique leur système sensoriel, et le cas échéant à s'évertuer à traduire en image leur sensation-leur ressenti-, dans le choix des couleurs, des détails, du cadrage, de la focale, ou celui des adjectifs ?
Abstract
International audience
Additional details
- URL
- https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01837054
- URN
- urn:oai:HAL:hal-01837054v1
- Origin repository
- UNICA