L'étude archéologique des canaux protohistoriques et antiques des marais de Bourgoin-La Verpillière (Isère)

Description

A une quarantaine de kilomètres à l'est de Lyon, les clichés aériens permettent d'observer dans les marais asséchés de Bourgoin-La Verpillière de nombreuses traces fossiles de canaux dérivés de rivières. Au sol, des sondages ont été réalisés à la pelle mécanique pour étudier en coupe transversale ces canaux. Dans le comblement sableux de ces structures hydrauliques, plusieurs datations radiocarbone réalisées sur des macrorestes végétaux, conservés grâce à l'humidité, nous renvoient aux Âges du Fer et à la période gallo-romaine, entre le VIIIe s. av. J.-C. et le Ve s. ap. J.-C.La morphologie de ces réseaux de canaux ainsi que la structure de leur remplissage sédimentaire nous incitent à penser qu'il s'agit de systèmes d'irrigation gravitaire, ici aménagés dans les marais.Ces découvertes singulières attirent notre attention sur les pratiques hydrauliques en zone climatique tempérée aux périodes anciennes. Si les archéologues s'intéressent de longue date aux réseaux de canaux en milieu aride où l'arrosage est nécessaire à l'agriculture, cette archéologie du canal reste peu développée en Europe tempérée.La pratique de l'irrigation aux latitudes moyennes ne doit pas être mésestimée. Si elle n'est certes pas nécessaire aux cultures céréalières, elle est en revanche couramment employée pour les prés, les arbres fruitiers et les cultures maraîchères.Dans cette communication nous nous efforcerons donc de présenter comment l'étude de cas des marais de Bourgoin-La Verpillière est susceptible d'ouvrir de nouvelles perceptives à la recherche sur l'hydraulique agricole en Europe.

Abstract

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